Ce choix de spécialité n’est pas arrivé par hasard. Il est né d’une histoire personnelle, celle de mon papa, qui a traversé un cancer. C’est lui qui m’a conduite sur ce chemin.
Vous êtes nombreux à me demander comment je suis devenue homéopathe et pourquoi avoir choisi le soin de support en oncologie. Je vais vous raconter mon histoire ou plutôt son histoire celle d’un héros, de mon héros, de mon papa, Cosimo Orlando. Car c’est lui qui m’a conduite sur ce chemin.
Juillet 2017 – Fraîchement atterris avec mon mari de vacances aux États-Unis, j’appelle comme d’habitude mes parents à Paris pour leur dire que nous étions bien rentrés en Suisse. Au téléphone, les premiers mots de maman sont sans appel : « Paola, tu es assise ?… Ton père a un cancer. » – On venait de lui diagnostiquer un cancer du côlon.
Et là, le vide, le trou noir. Ni une ni deux votre vie bascule, prend un autre rythme, se met comme en suspension. On rentre dans une dimension parallèle, celle de la maladie et de ses traitements, des marqueurs tumoraux, des PET-SCAN. On se rend compte que ça n’arrive pas qu’aux autres… D’un coup, tout s’enchaîne, l’annonce, la chirurgie en urgence, et les traitements qui commencent, pour papa la chimiothérapie. Moi à cette époque, je n’étais pas encore homéopathe, je n’y pensais même pas d’ailleurs. Mes secteurs d’activité étaient le juridique, le luxe, la finance, la banque privée, l’économie, la politique. Mon terrain de jeu, l’international. Mais depuis quelques années, je me soignais en autodidacte, en homéopathie, car depuis jeune j’ai toujours été tournée vers les médecines naturelles. Mais pas à en faire mon métier !
Avec le début de la chimio, apparurent les premiers des effets secondaires (aucun jugement que du vécu) et chacun d’entre nous maman, ma sœur, mon frère et moi, nous cherchions chacun un moyen pour venir en aide à papa, pour l’accompagner, le soulager. Alors moi naturellement, j’ai commencé à chercher du côté de l’homéopathie et j’ai découvert qu’elle comptait parmi les soins de support en oncologie, terme que je découvrais par la même occasion. Alors, j’ai appris… seule… j’ai commencé, en autodidacte. Puis j’ai eu l’immense chance de découvrir les excellents travaux du Dr Lionel BAGOT, médecin homéopathe à Strasbourg, grand spécialiste, pionnier dans les soins de support en oncologie et fondateur de la SHISSO. Il m’a accompagnée dans mon apprentissage pour aider papa, m’a conseillée, m’a appris, m’a guidée. Toutes ces années, j’ai travaillé en étroite collaboration avec l’oncologue de mon père, un médecin fabuleux, qui me disait souvent : « Paola, je ne sais pas ce que vous donnez à votre père, je n’y comprends rien, mais ça l’aide vraiment. Et c’est le principal. » À chaque changement de traitement (chimio puis thérapies ciblées puis de nouveau chimio) ou nouvelle intervention chirurgicale, j’adaptais, toujours en autodidacte. Mais on avançait. Papa pouvait traverser ses traitements, sans rompre son parcours de soin et c’était ça le principal.
Puis en 2019, j’ai eu un souci de santé… je venais d’avoir 40 ans, en plein boom professionnel… alors j’ai réfléchi et je me suis dit : « Pao, tu dois changer quelque chose, sinon ça va mal finir ! » – Alors j’ai appuyé sur le bouton RESET et J’AI TOUT PLAQUÉ OU PRESQUE – j’ai gardé la famille, le chien, les amis et évidemment mon cher mari – pour l’homéopathie. J’ai tout abandonné pour tout recommencer. Mon choix était clair devenir homéopathe et faire du soin du support en oncologie.
Alors en parallèle de mon diplôme fédéral en homéopathie, je me suis formée en soins de support en oncologie. En 2022, j’ai obtenu mon Diplôme universitaire de Sciences cliniques en soins en cancérologie à Gustave Roussy, 1er centre de recherche contre le cancer en Europe, dans le top 5 mondial. J’ai fait mon stage de fin d’étude à Gustave Roussy à Villejuif en cancérologie digestive (évidemment), service porté par l’éminent Pr Michel DUCREUX et en soins palliatifs.
Puis, toujours pour aider papa, j’ai poursuivi mes formations en homéopathie. Et je me suis tournée vers l’Inde qui compte parmi les plus grands et meilleurs homéopathes depuis des générations en oncologie. J’ai appris la méthode du Dr A.U. Ramakrishnan, puis j’ai demandé l’aide et appris auprès du Dr P. BANERJI à Calcutta et surtout auprès de mon cher ami, le médecin homéopathe Dr Gaurang GAIKWAD, qui m’a beaucoup aidée pour papa et qui m’a aussi accueillie dans sa clinique à Mumbai. Car comme dit ma meilleure amie : « Tu es prête à aller au bout du monde pour te former » et c’est ce que j’ai fait et continue de faire.
Et aujourd’hui, je continue. Et demain, je continuerai, sans cesse.
Voilà vous savez tout. L’homéopathie et les soins de support je les dois à mon héros. Sans ces aléas de la vie, je ne serai pas là où je suis aujourd’hui.
C’est mon histoire, son histoire, NOTRE histoire. Brute, personnelle sans fioriture ni détour.
Ce n’est pas la e-plume de l’homéopathe qui écrit mais bien celle de la fille néophyte de 2017 qui a cherché des solutions pour aider son papa. Moi je l’ai trouvé dans l’homéopathie, que j’aime plus que tout, et j’ai décidé d’en faire mon métier.
L’homéopathie et les soins de support en oncologie, je ne les ai pas choisis par hasard, mais par conviction et expérience de vie.
A toi mon héros, merci ! Sans toi je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui.
Pour l’éternité,
Ta fille, Paola
Merci Paola pour ce beau témoignage de vie et d’espoir. Nous sommes heureux de te compter parmi les membres de la Shisso où tu sais insuffler ton élan, tes connaissances et ta curiosité. Nous avons besoin de toutes ce qualités car l’homéopathie en oncologie intégrative n’est encore qu’à ses débuts. Nous avons encore de nombreuses choses à découvrir tous ensemble. Bon courage Paola pour ton chemin de vie sans la présence physique de ton « héros » mais avec nous tous à tes côtés pour t’accompagner et te soutenir si besoin.
Merci beaucoup Jean-Lionel pour ton message si touchant et encourageant.
Je suis vraiment heureuse de pouvoir partager ce chemin avec la SHISSO et avec des collègues comme toi animés par la même passion et la même exigence.
Tu as raison : nous sommes encore à l’aube de ce que l’homéopathie peut apporter en soins oncologiques de support. C’est ensemble, par notre travail, nos échanges et nos recherches, que nous pourrons ouvrir de nouvelles voies et donner toute sa place à cette magnifique médecine qu’est l’homéopathie, dans l’accompagnement des patients.
Je me réjouis de poursuivre cette aventure collective, riche de découvertes, de collaborations et surtout, d’espoir pour celles et ceux que nous accompagnons.